Pierre, aide à domicile, arrive avec sa fille Julie chez la tyrannique Louise. L’accueil ne sera pas des plus chaleureux. Bientôt l’espiègle petite fille perce la carapace de la vieille dame : une amitié inattendue se tisse autour de leur goût de liberté. Louise, fantôme de l’audacieuse artiste Louise Bourgeois, partage avec Julie une verve créatrice ; elle sait que l’art peut réparer ce qui en nous est cabossé. Une emblématique araignée « maman » suspendue à un fil, des marionnettes manipulées à vue par les trois interprètes très libres… Après Bouh !, Simon Delattre a commandé un autre texte à l’auteur anglais Mike Kenny, aux échappées oniriques et à la tendresse aiguë, et pose un spectacle exquis.
RODÉO THÉÂTRE
Le rodéo est la tentative de faire corps pour un temps donné avec une bête sauvage, de partager avec elle ses trajectoires. « Les enjeux de la création théâtrale m’apparaissent proche de ceux du rodéo : dompter la bête sauvage qui se cache derrière chaque projet, donner à voir les images de ce combat, cette chevauchée, cette tentative plus ou moins réussie de faire corps avec la nature brute, contenue dans toute proposition artistique. Le rodéo est une discipline populaire, tout comme doit l’être, il me semble, le théâtre aujourd’hui. Ne pas plonger dans l’élitisme d’un coté, mais rester exigeant dans ce qu’on propose, et toujours faire confiance aux spectateurs. La compagnie se redéfinit à chaque instant, mais on peut dire qu’au Rodéo Théâtre, on aime les auteurs, de préférence vivants. On aime le théâtre qui raconte des histoires. On utilise des marionnettes et elles sont l’un de nos outils de prédilection. Elles me permettent d’aborder le plateau d’un point de vue cinématographique, de varier les échelles, de créer des images qui prennent le relais de ce qui peut être dit. » Simon Delattre